ÊTRE PRÊT POUR LA PÊCHE À LA TRAÎNE, LA VRAIE!

  • AUTEUR: // CATÉGORIE: Pêche

    C’est bien connu, la pêche à la traîne permet de couvrir un maximum de structures en peu de temps si on la compare à la pêche au lancer. Il est donc logique que la traîne devienne une technique de choix pour l’exploration d’un nouveau plan d’eau, ou encore d’un plan d’eau de grande taille. Une fois qu’on a identifié certaines structures plus productives, on peut ensuite s’arrêter et utiliser des présentations plus lentes afin de couvrir un secteur spécifique de manière plus complète.

    C’est ce genre d’expérience qui vous attend lors de votre première visite au magnifique lac Maupertuis. Et comme j’ai été moi-même un peu intimidé par l’immensité du plan d’eau et par les murailles sous-marines qu’on y retrouve lors de ma première sortie, j’ai cru bon de partager mon expérience avec vous histoire de vous aider à vous y préparer.

    Les structures sous-marines sur ce lac, souvent indétectables en se fiant au relief des berges, sont littéralement des montagnes submergées. On passe d’une profondeur de 100 pieds à un haut-fond de 4 pieds en parcourant une très courte distance avec l’embarcation et ce, en plein milieu de nulle part. C’est précisément sur ces murailles qu’on retrouve certains des plus gros prédateurs qui iront trouver refuge à leur température préférentielle (52 à 58 degrés F) et qui n’auront qu’un minimum d’effort à faire pour remonter chercher leur nourriture et ensuite redescendre dans leur zone de confort.

    Il est donc essentiel de préconiser la traîne comme première approche afin de localiser ce genre de mur sous-marin, et ma préférence va aux leurres de grande taille, car ils sont plus facilement détectables sur ces structures gigantesques. Par contre, l’utilisation de cuillères géantes comme la Williams Wabler 60 et 70 et la Whitefish 70 ou 80 est quasi impossible avec un monofilament de 6 ou 8 lbs qu’on utiliserait  sur des plans d’eau plus conventionnels situés plus au sud. Ne reléguez pas cet équipement aux oubliettes lors de votre départ pour la pourvoirie, car il vous sera utile sur les petits plans d’eau du territoire. Mais assurez-vous d’apporter une canne spécifiquement pour la traîne dans ces conditions.

    Maintenant que vous connaissez la taille de certains des leurres qui risquent de vous donner un maximum de succès sur le lac, laissez-moi préciser ce qui doit les accompagner.

    La canne: il va sans dire qu’elle devra être suffisamment raide pour imprégner une action au leurre et ne pas être pliée au maximum de sa flexibilité avant même qu’un poisson n’y morde. Une action moyenne-rapide convient, mais ce genre de jargon manque de précision sur le marché des cannes où les fabricants ne semblent pas s’entendre sur une forme de standardisation. Regardez le poids de leurre recommandé pour votre canne, une information qu’on retrouve toujours près du manche de celle-ci. Et dites-vous qu’il vaut mieux qu’elle soit un peu trop forte plutôt que le contraire.

    La ligne: la traîne en général précipite le vrillage du fil. Et ce phénomène est encore pire avec des leurres de grande taille, car leur poids et la traction qu’ils exercent sur la ligne l’étirent à son maximum. C’est lorsque le fil a été trop étiré qu’il vrille, et c’est généralement de façon irrécupérable. Il faut donc s’armer du fil offrant le minimum d’élasticité, et c’est ici que les lignes tressées se distinguent. La Powerpro Superslick 8, la Fireline et d’autres sont d’excellents choix. Vérifiez seulement leur facteur d’élasticité, et choisissez la marque et la sorte en conséquence.

    Les émérillons: voici les grands négligés. On trouve sur le marché toutes sortes d’émérillons dont le prix varie de trois dollars la douzaine à près de deux dollars l’unité. Mais évidemment, ils manquent toujours d’attrait si on les compare aux cuillères aux finis chatoyants qui les entourent, et donc on est porté à investir très peu sur cet outil essentiel. L’émérillon à ressort ne réduit le vrillage que de 10 à 30%, ce qui doit absolument l’éliminer de votre liste d’achats. L’émérillon à billes offre une meilleure performance car il réduit le vrillage de 50 à 80% selon sa qualité, et c’est donc de ce côté que vous devrez pencher. Et vu la taille des leurres, il vous faudra penser à en mettre un en haut de votre cuillère (direction la canne) et un autre en bas (direction le vers) afin de diminuer le vrillage de votre avançon. Donc ne lésinez pas sur la quantité que vous achèterez. Et rassurez-vous en vous disant qu’on perd peu de leurres sur le lac Maupertuis à cause du type de structures qu’on y retrouve.

    L’avançon/hameçon: ici, j’aime laisser un minimum de 18 pouces de fil entre ma cuillère et mon appât. L’hameçon de type Président est parfait à ce niveau. Par contre, en eau plus chaude ou encore lorsque le poisson se montre plus craintif ou difficile, j’allonge ce bout de fil à 24 pouces ou plus. J’aime donc les hameçons Gamakatsu qui sont emballés dans un petit paquet étroit et rectangulaire. Ils ont 24 pouces de fil sans boucle au bout, ce qui me permet de les adapter aux conditions. Et pour les cas extrêmes où j’allonge l’avançon encore plus, j’ai dans mon coffre des hameçons sans fil et une bobine de monofilament de 8 lbs avec lequel je fabrique mes avançons au besoin.

    Quant aux leurres, bien que j’aie fait l’éloge de certaines cuillères Williams ci-haut, ne laissez pas mon texte vous empêcher d’y aller avec vos propres grands classiques, pourvu que ceux-ci soient justement… grands!

    Patrick Savard